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Pour la nouvelle année Marie-Eve Medza, styliste et copropriétaire des salons Mëdz, revient sur le parcours impressionnant de la marque.
Vous êtes styliste coloriste de métier et vous dirigez maintenant l’un des salons les plus connus de Montréal, qu’est ce qui vous a amené à ouvrir Mëdz salon il y a maintenant 15 ans ?
J’ai toujours su que je voulais être entrepreneure. Mon côté créatif a également toujours été présent dans mes choix de vie. Dès mon plus jeune âge, j’avais des modèles autour de moi qui m’inspiraient beaucoup: Mon père qui travaillait dans la gestion de personnel pour l’entreprise de cosmétiques Lise Watier. Et Mme Watier qui a été une personne très inspirante pour moi car c’est une femme entrepreneure d’exception.
À 22 ans, j’ai eu l’opportunité de m’associer dans un salon de coiffure. Du jour au lendemain, je me suis retrouvée à la tête d’une équipe déjà établie de plus 20 personnes. Quand j’y repense, je me dis que je n’avais vraiment pas froid aux yeux…ou que j’étais complètement insouciante !
J’y ai beaucoup appris…et à la dure! Suffisamment pour savoir que je devais voler de mes propres ailes et créer une entreprise qui me ressemblait plus. L’idée de Mëdz est donc née! Un salon où la qualité, l’éducation et l’excellence du service à la clientèle étaient ancré dans l’ADN. J’ai voulu que Mëdz offre un endroit sécuritaire et respectueux pour permettre à des coiffeurs d’évoluer et de bien (voire très bien !!) vivre de leur passion.
Quel est l’échec qui vous a le plus appris?
Toutes les fois où une personne quitte de son plein gré l’entreprise. C’est un coup dur! Mais il y a une leçon à en tirer… Il faut se remettre en question et comprendre ce qui aurait pu être évité pour améliorer l’expérience de notre équipe. Ensuite, il y a l’acquisition du salon dans le Village juste avant la pandémie… Ça a été une expérience très difficile à plusieurs niveaux. Nous avons minimisé la différence de culture d’entreprise en acquérant un salon où il y avait déjà une équipe en place. Puis chaque fin de mois devenait stressante, difficile… Chaque fois, il fallait se demander jusqu’où on était prêt à aller. Puis au final, j’ai appris que lorsqu’on fait bien les choses, même la fermeture d’un commerce peut se faire sans trop de dommages collatéraux.
Mëdz salon possède maintenant deux succursales. La gestion de deux équipes ne doit pas toujours être évident. Quelle est votre méthode?
Oh lala ! Après 15 ans, j’ai encore de la difficulté à trouver l’équilibre. Je crois que d’être entourée de personnes clés comme mes partenaires d’affaires, les gérantes, les chefs esthéticiennes et la responsable du marketing. Aussi, au fil du temps, j’apprends à mieux m’organiser. Déléguer est aussi nécessaire. Mais je dois souvent me le rappeler car j’ai tendance à penser que je peux tout faire toute seule…Ce qui n’est absolument pas le cas! Pour finir, je ne suis pas une personne de nature anxieuse ou stressée, donc je m’adapte assez facilement à toutes situations. J’adore le changement !
Le métier de coiffeur a beaucoup changé ces dernières années, la formation aussi, quel est votre avis sur la jeune génération de stylistes ?
Ce n’est pas un métier facile et malheureusement plusieurs apprentis s’en rendent compte en cours de route ou dès qu’ils travaillent en salon. Alors plusieurs quittent et changent de métier. Je trouve ça triste, parce que je crois profondément que nous faisons un métier extraordinaire et privilégié.
Pour devenir très bon dans ce métier, il faut être prêt à pratiquer énormément, à se donner à 100%, à laisser l’égo de côté, à vouloir servir les gens avec empathie, à accepter qu’on va devoir apprendre tout le temps… Ce n’est pas évident ! Il y a donc beaucoup moins de jeunes dans les écoles de coiffure pour notre plus grand désarroi. On peine de plus en plus à trouver la relève!…
En parlant d’école, vous avez créée il y a quelques années « base éducation », un programme de formation en collaboration avec une équipe d’éducateurs du salon. Pouvez-vous nous en parler davantage ?
Comme l’éducation a toujours fait partie des valeurs de Mëdz, il était important pour nous d’offrir à notre équipe et surtout à nos apprentis, une possibilité de se développer à l’interne. Puisque nous avons des coiffeurs vraiment talentueux et passionnés, il en revient à eux de partager leur savoir-faire avec les plus jeunes. Cela crée vraiment un environnement de travail de partage et évolutif. Après, cela m’assure aussi que lorsqu’un coiffeur « a sa chaise », il est en mesure d’effectuer un travail de qualité et ce, en toute confiance.
Mëdz salon a été élu Prix choix du consommateur 2020 dans la catégorie salon de Coiffure Montréal et plus récemment, fait partie des 50 salons de coiffures préférés des québéçois selon un sondage du magazine ELLE Québec. Qu’est-ce que vous ressentez ?
Une immense fierté ! Mëdz est parti de presque rien, alors que plusieurs pensaient que nous allions « nous planter »… Nous voilà, 15 ans plus tard avec une équipe de plus de 50 personnes qui offrent un service hors-pair. Ils sont vraiment très bons et dévoués. Nous sommes très chanceux !
La clientèle a toujours été au rendez-vous, fidèle et respectueuse. Nous sommes vraiment reconnaissants de toute cette confiance de nos clients de longue date et de la nouvelle clientèle qui ne cesse de nous découvrir.
Mëdz Salon est notamment une marque éco-responsable en devenant le premier salon québécois a être certifié Green circle mais aussi éthique en proposant depuis 2019 une charte de prix non genrée. Qu’est -ce qui vous a poussé dans ces démarches?
Déjà en 2007, lors de notre ouverture, nous avions en tête de nous démarquer par nos actions éco-responsables. Mais Green Circle n’existait pas au Québec à ce moment-là. Dès que cela a été possible, nous avons embarqué dans le projet. La coiffure et l’esthétique sont des industries qui génèrent beaucoup de déchets. Nous voulons faire le maximum pour minimiser les conséquences de nos actions.
Avec l’ouverture du salon dans le Village, nous avons fait un pas pour être plus inclusif. Depuis longtemps, il y avait déjà une incohérence pour moi sur le fait qu’une femme paie plus cher son service alors que celui-ci était moins long que celui d’un homme. Nous avons donc profité de l’occasion pour changer nos prix avec des prix non-genrés. Il est primordial que tout le monde se sente accueilli et inclus chez Mëdz !
Comme dit le diction en chaque début d’année « Nouvelle année, Nouveau moi». Doit-on s’attendre à des nouveautés chez Mëdz en 2023 ?
Nous avions 2 grands projets : faciliter l’expérience client en ligne et développer notre offre de service en esthétique. Nous avons donc introduit la plateforme Fresha pour la gestion des salons qui est très intuitive et agréable pour la clientèle : ils peuvent à présent mieux gérer la prise de rendez-vous en ligne.
Ensuite, nous avons fait l’acquisition d’appareils Élite IQ pour offrir des traitements d’épilation au laser et de photo-rajeunissement de très haute qualité. Pour compléter ces traitements, nous offrons désormais la gamme Institut Dermed pour traiter la peau encore plus en profondeur à l’aide du peeling chimique. Nos esthéticiennes sont également formées pour offrir des services de micro-pigmentation (maquillage semi-permanent) et pour finir, l’une de nos esthéticiennes pratique désormais la massothérapie… Je suis aux anges !
Maïna Jô